SNPAP

Retour sur l’étude du SNPAP auprès des CSSR et animateurs

Les professionnels des stages de sensibilisation à la sécurité routière prennent la parole : retour sur l’enquête menée par le SNPAP

Dans un souci constant d’amélioration des conditions de travail et de la qualité des stages de sensibilisation à la sécurité routière, le SNPAP a récemment mené une étude approfondie auprès des Centres de Sensibilisation à la Sécurité Routière (CSSR) et des animateurs. L’objectif ? Recueillir les problématiques rencontrées sur le terrain, mais aussi les propositions concrètes pour faire évoluer le dispositif.

Cette étude, dont les résultats ont été présentés à la Délégation à la Sécurité Routière (DSR), a rencontré une forte participation. Le SNPAP tient à remercier chaleureusement tous les professionnels qui ont pris le temps de contribuer à cette démarche collective. Voici les principaux enseignements issus de cette enquête.

Des problématiques logistiques persistantes

Les retours font apparaître plusieurs freins organisationnels :

  • 26,1 % signalent des problèmes liés aux délais administratifs pour les agréments et extensions : il est question d’ajouts ou de modifications à la suite d’un changement de salles ou de personnes GTA. Les démarches sont nombreuses pour les CSSR avec une réactivité de l’administration parfois lente.
  • 12,3 % évoquent des difficultés avec les inscriptions et la mise en place des supports numériques. On parle du temps passé par les animateurs à faire l’administratif, ils souhaiteraient ne pas avoir à y revenir les jours de stages. Pour reprendre les propos : tout l’administratif doit être fait avant le stage.
    Proposer un système tablette pour aller plus vite.
  •  5,8 % rapportent des salles inadaptées ou vétustes.
  • 18,3 % mentionnent que les changements de dernière minute perturbent l’organisation.

Un public parfois démotivé

Sur le terrain, les animateurs se heurtent souvent à un manque d’engagement des participants :

  • 29,3 % des répondants signalent un manque de motivation et une incompréhension des objectifs chez les participants. Il est précisé à plusieurs reprises que les stagiaires montrent un désintérêt et ne viennent que pour récupérer leurs points.
  • 12,8 % relèvent des problèmes de retards stagiaires pouvant causer des tensions.
  • 8,7 % parlent d’un manque de respect des règles (téléphone, incivilités…).

Une réglementation jugée floue et difficile à appliquer

L’entrée en vigueur du nouveau programme en 2024 semble avoir semé la confusion :

  • 26,4 % trouvent la réglementation confuse ou difficilement applicable dans certaines situations, notamment dans l’application du programme depuis le nouveau découpage de 2024.
  • 42,3 % expriment des doutes sur certaines règles spécifiques, notamment les conditions d’invalidation de stage et le retrait d’agrément. Ils trouvent que les préfectures ne sanctionnent pas les CSSR sur le taux d’annulation, et beaucoup de dossiers stagiaires sont refusés ou au statut à compléter pour des raisons non justifiées, cela allonge les délais de traitement de dossier, cela crée du mécontentement client et une surcharge de travail pour le CSSR.

L’agrément et le suivi administratif au cœur des tensions

L’un des enseignements majeurs de l’enquête concerne les lourdeurs administratives :

  • 50,7 % des répondants affirment rencontrer des difficultés avec l’agrément ou le suivi administratif, notamment dans le traitement des dossiers stagiaires avec l’ANTS, comme cité à la question précédente.
  • 26,8 % indiquent des délais trop longs pour l’obtention des agréments ou pour les démarches administratives.
  • 22,5 % soulignent un manque de rigueur de la part de l’administration dans le suivi des centres et des animateurs.

Des propositions concrètes pour améliorer le dispositif

Face à ces constats, les professionnels formulent des suggestions claires :

  • Faciliter les démarches administratives pour obtenir et renouveler les agréments.
  • Écarter les animateurs jugés peu compétents et renforcer les critères de sélection.
  • Mieux encadrer les prix des stages pour éviter une guerre des prix nuisible à la qualité.
  • Réduire le nombre de sessions proposées pour améliorer le taux de remplissage des stages.
Salle de formation

Des attentes fortes envers le SNPAP

Le syndicat est perçu comme un acteur clé dans la défense des intérêts du secteur :

  • 48,6 % souhaitent que le syndicat remonte ces problématiques au Ministère.
  • 35,1 % demandent une action forte pour sensibiliser les pouvoirs publics à leurs difficultés.
  • 27,5 % estiment qu’il faudrait renforcer le contrôle des intervenants.
  • 19,6 % réclament une indemnisation pour les périodes creuses.

Valoriser les métiers et préserver la dimension pédagogique

  • Plusieurs témoignages soulignent la nécessité de valoriser le métier d’animateur. Il y a une forte volonté de faire participer les animateurs dans la formation initiale et continue des animateurs.
  • Certains expriment des doutes quant à l’évolution rapide du système, mais restent optimistes sur les actions du syndicat.
  • L’important est de ne pas négliger la dimension pédagogique des stages.

Valoriser le métier
d'animateur

Perception contrastée
de l’évolution

Importance de la
dimension pédagogique

Conclusion

Cette étude met en lumière des problématiques structurelles et un besoin criant de simplification et de reconnaissance. Le SNPAP continuera à porter la voix des professionnels du secteur, à promouvoir des conditions de travail plus justes et à défendre une vision exigeante, pédagogique et cohérente des stages de sensibilisation à la sécurité routière.